Usines à Tiroirs - 1996
Exhibition in Galerie Pochodzenie - Toulouse
with Francis Neel - designer
LA PART DU REVE
Une fois la porte ouverte, une avalanche de silence, une simple lucarne. Quelques rais de vieille lumière. Nous entrons avec le souvenir de la peur des hommes de Lascaux. Grande frayeur, grand cri à la naissance des premiers peintres (il reste encore le signe de ce premier cri, la première respiration). Qualques pas plus loin, nous sommes chez nous, comme au centre de la terre. Entourés de quelques rebuts, de quelques fragments d'histoire. Une grotte habitée, le lieu de la création comme un être vivant, le lieu d'une mémoire incertaine. Le foyer des anciens maitres, de tous les sages que nous avons connus. Ne pas rompre ce fil ténu qui part de si loin pour arriver ici, dans la fabrique à aimer. Tous ces lieux traversés sont autant de lieux de culte, de travail et de recueillement. Nous nous y asseyons simplement. Imaginer, forger la part du rêve. De simples flammes, de simples mots, de lourds morceaux de bois et de métal. Enfin au milieu du fleuve...
BRUITS ET FUREURS
Alors commence le voyage immobile. Les objets rencontrés ont la mémoire de leur temps. Dans nos mains, ils sont denses du souvenir d'avoir été. Des objets sont ramassés avec émotion, avec grand respect. Ils sont là comme des témoins de rites, des bornes venues de là ou nous n'étions pas. En eux, des rires, des forces simples. Il s'agit toujours d'une renconte de deux peaux (une invitation amoureuse). Il s'agit toujours d'adhérer au métal ou au bois, d'écouter leurs histoires intérieures. Et lorsque le coeur s'ouvre, écouter le vent lointain du passé. Se pencher sur ce miroir, sur ces puits vers d'autres lunes, vers d'autres bruits et fureurs.
EN NOUS L'USINE ET L'OUBLI
De cette invitation nait un nouveau totem. Par le travail, par une lente alchimie, apparait un nouveau visage. Le chemin est d'abord aride, marqué de stigmates de sécheresse. C'est le long apprentissage de la magie (les premiers peintres de Lascaux l'avaient bien compris), le temps des longs mots murmurés. Le travail humble de l'artisan, l'incantation sourde du sorcier. Puis la magie opère, puis la poésie. La lente poésie des êtres vivants. La poésie de l'usine, de l'oubli.
Il ne nous reste alors qu'à voguer au creux de ce long fleuve, qu'à traverser les fibres des souvenirs, plus loin.
Exhibition in Galerie Pochodzenie - Toulouse
with Francis Neel - designer
LA PART DU REVE
Une fois la porte ouverte, une avalanche de silence, une simple lucarne. Quelques rais de vieille lumière. Nous entrons avec le souvenir de la peur des hommes de Lascaux. Grande frayeur, grand cri à la naissance des premiers peintres (il reste encore le signe de ce premier cri, la première respiration). Qualques pas plus loin, nous sommes chez nous, comme au centre de la terre. Entourés de quelques rebuts, de quelques fragments d'histoire. Une grotte habitée, le lieu de la création comme un être vivant, le lieu d'une mémoire incertaine. Le foyer des anciens maitres, de tous les sages que nous avons connus. Ne pas rompre ce fil ténu qui part de si loin pour arriver ici, dans la fabrique à aimer. Tous ces lieux traversés sont autant de lieux de culte, de travail et de recueillement. Nous nous y asseyons simplement. Imaginer, forger la part du rêve. De simples flammes, de simples mots, de lourds morceaux de bois et de métal. Enfin au milieu du fleuve...
BRUITS ET FUREURS
Alors commence le voyage immobile. Les objets rencontrés ont la mémoire de leur temps. Dans nos mains, ils sont denses du souvenir d'avoir été. Des objets sont ramassés avec émotion, avec grand respect. Ils sont là comme des témoins de rites, des bornes venues de là ou nous n'étions pas. En eux, des rires, des forces simples. Il s'agit toujours d'une renconte de deux peaux (une invitation amoureuse). Il s'agit toujours d'adhérer au métal ou au bois, d'écouter leurs histoires intérieures. Et lorsque le coeur s'ouvre, écouter le vent lointain du passé. Se pencher sur ce miroir, sur ces puits vers d'autres lunes, vers d'autres bruits et fureurs.
EN NOUS L'USINE ET L'OUBLI
De cette invitation nait un nouveau totem. Par le travail, par une lente alchimie, apparait un nouveau visage. Le chemin est d'abord aride, marqué de stigmates de sécheresse. C'est le long apprentissage de la magie (les premiers peintres de Lascaux l'avaient bien compris), le temps des longs mots murmurés. Le travail humble de l'artisan, l'incantation sourde du sorcier. Puis la magie opère, puis la poésie. La lente poésie des êtres vivants. La poésie de l'usine, de l'oubli.
Il ne nous reste alors qu'à voguer au creux de ce long fleuve, qu'à traverser les fibres des souvenirs, plus loin.